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Le 6 septembre à 6h30 du matin, deux barils de chlore ont été largués par des hélicoptères dans le quartier d’Al Sukari, dans le centre d’Alep. 128 personnes ont été blessées lors de l’attaque.

 lors de l’attaque et ont été traités dans les différents hôpitaux de la ville : Al Qouds (71 cas rapportés dont 37 enfants et 10 femmes), Al Zarzour (21 cas rapportés), Omar Ibn Abul Aziz (36 cas rapportés). Aucun décès n’a été signalé.

Les symptômes correspondent bien à l’inhalation de chlore selon les premiers constats des médecins sur place, formés par l’UOSSM et des ONGs partenaires à la détection des signes cliniques d’attaques chimiques : « plusieurs patients présentent les symptômes suivants : difficulté à respirer, une toux sèche, des éternuements et des vomissements. Leurs vêtements sentaient le chlore. Les patients reçus dans les hôpitaux présentaient des lésions aux yeux et nombre d’ entre eux étaient suffocants et pouvaient à peine respirer. 12 des victimes ont reçu les premiers soins et ont été libérés. 22 victimes sont sorties de l’hôpital deux à quatre heures après leur arrivée. 10 patients ont été admis en soins intensifs. Un patient a été mis sous respirateur artificiel. Une femme enceinte était présente parmi les blessés. A 39 semaines de grossesse, le rythme cardiaque du fœtus était lent. Elle aura sûrement besoin d’une césarienne en urgence. 24 patients ont été admis dans le service pédiatrique et de médecine générale. » Selon l’association des docteurs indépendants à Alep.

« Depuis le début du conflit, les attaques chimiques sur les populations civiles sont régulières en Syrie. Nous les avons constatées et documentées à travers nos investigations en collaboration avec d’autres ONGS et des médecins sur place » explique Dr Houssam Alnahhas, coordinateur et expert chimique, biologique, radiologique et nucléaire au sein de l’UOSSM. Cette attaque au chlore, comme les précédentes (la dernière en date le 10 août dernier), a été commise en violation des Résolutions 2118, 2209 et 2235 votées par le Conseil de Sécurité des Nations Unies, et de la Convention internationale sur les armes chimiques.

Le Docteur Ziad Alissa, Président de l’UOSSM France, dénonce cette attaque : « c’est inacceptable, nous en appelons à la Communauté internationale et au Conseil de sécurité pour qu’ils prennent leurs responsabilités et fassent immédiatement cesser cette guerre chimique. Les responsables de ces attaques doivent répondre devant la justice de leurs actes commis en totale violation des textes internationaux et du droit humanitaire, conformément aux dispositions de la Résolution 2235 »
161 attaques chimiques documentées ont été recensées selon le rapport de la fondation américaine SAMS (Syrian American Medical Society) réalisé en collaboration avec l’UOSSM et le Dr Houssam Alnahhas, coordinateur et expert chimique, biologique, radiologique et nucléaire au sein de l’UOSSM. Elles ont fait 1491 morts et 14 581 victimes. 77% des attaques chimiques ont été perpétrées après la résolution 2118 CSNU de septembre 2013, votée suite au bombardement à l’arme chimique au gaz sarin sur Ghouta le 21 août 2013 et qui a fait près de 1300 morts et des dizaines de milliers de victimes. En 2015, 69 attaques chimiques ont été recensées, ce qui en fait l’année avec le plus grand nombre d’attaques chimiques depuis le début du conflit.

Déjà dans la résolution 2209, votée en 2015 , le conseil de sécurité constatait « avec une profonde inquiétude que des produits chimiques toxiques ont été utilisés comme arme en République arabe syrienne, ainsi que l’a conclu avec un degré de certitude élevé la Mission d’établissement des faits de l’OIAC, et note qu’un tel usage de produits chimiques toxiques comme arme constituerait une violation de la résolution 2118 (2013) et de la CIAC ».

L’UOSSM, Union des Organisations de Secours et Soins Médicaux est une organisation humanitaire médicale internationale dont la mission est d’apporter secours et soins médicaux aux populations affectées par le conflit en Syrie, sans aucune considération pour leur nationalité, leur origine ethnique, leur sexe, leur religion ou leur affiliation politique. Crée en 2011, l’UOSSM a déployé son action autour de cinq programmes majeurs en Syrie pour accompagner et soutenir le personnel soignant, les victimes civiles et les malades au quotidien : la construction et le soutien d’hôpitaux, la mise en place de centres de soins primaires, de centres de soutien psychologique et de santé mentale, la formation du personnel médical et la recherche médicale. L’UOSSM soutient plus de 120 hôpitaux et plus de 200 centres de santé à travers toute la Syrie.

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