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La Ghouta orientale, assiégée par le régime syrien depuis 2013, reçoit l'aide humanitaire au compte-goutte et les premières victimes de ces restrictions sont les enfants. Dans cette zone pourtant de « de désescalade », on ne dénombre plus le nombre de décès pour cause de malnutrition. Un ancien adage syrien disait « Personne ne meurt de faim en Syrie », c’est malheureusement la triste réalité du pays aujourd’hui. La famine y est un fléau.

Nombreuses sont les images terrifiantes qui circulent sur les enfants en malnutrition à Ghouta où la situation ne cesse d’empirer. Pas plus tard que samedi dernier, le petit Oubaida, à peine âgé d’un mois, mourrait de malnutrition. Le week-end dernier, les journaux français mettaient en lumière la terrible histoire de la petite Sahar Dofdaa, 34 jours, transportée en urgence par ses parents à l’hôpital de Hamouria, une localité de la Ghouta et décédée de malnutrition aiguë sévère ce dimanche. Apparaissant squelettique, les côtes saillantes, la petite fille n’a pas pu être sauvée à temps, faute de consommables médicaux et denrées alimentaires sur place. A son arrivée, elle a été pesée : à peine 1,9 kg ! Une tragédie qui touche les enfants comme les adultes : sa mère était elle-même sous-alimentée et dans l’incapacité de l’allaiter.

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On estime à 367 000 le nombre de civils dans la zone assiégée, où les bombardements sont constants et l'accès aux soins plus que limité. La plupart des familles vivent sous le seuil de pauvreté et survivent face aux prix exorbitants des denrées alimentaires. Le lait pour les nourrissons est trop cher et les jeunes mamans, elles-mêmes en sous-nutrition, ne peuvent pas nourrir leurs enfants.

Dans une interview pour l’AFP, Yahya Abou Yahya, médecin et responsable local pour l'ONG turque Social Development International dont les centres ont accueilli ces trois derniers mois environ 9 700 enfants, disait ceci : « Parmi eux, 80 sont en situation de malnutrition aiguë sévère, 200 en situation de malnutrition aiguë modérée, et environ 4 000 enfants souffrent de carences nutritionnelles. Les quantités envoyées par les Nations unies (...) ne couvrent pas 5% à 10% des besoins nutritionnels des enfants de la Ghouta qui se trouvent dans ces cas».

Une pénurie en consommables médicaux fatale pour la population

En parallèle, le manque grave de moyens médicaux, dont les prix ont flambé depuis le début du siège, ne fait qu’aggraver la situation. Mohammed, un nourrisson d’un jour qui souffrait d'une atrésie de l’œsophage nécessitant une intervention chirurgicale complexe, a été hospitalisé samedi à l'un des centres médicaux de la Ghouta Est. Il a survécu à sa chirurgie qui a duré plus de 2 heures, sous la supervision d’une équipe médicale spécialisée qui suivait la procédure en ligne depuis l’étranger et devait être placé dans l'unité de soins intensifs de l’hôpital. Malheureusement, cela n’a pas été possible à cause du manque de médicaments nécessaires à la poursuite de son traitement. N’ayant pas pu obtenir ces médicaments, Mohammed est décédé.  

En août dernier, nous vous parlions également du petit Kinan, âgé de six mois et souffrant d'une leucémie, qui n'a pas pu être soigné faute de traitements appropriés. 

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Le centre de cancérologie et du sang Rahma, a signalé la mort de plusieurs personnes atteintes de maladies du sang et de cancers, dont une majorité sont des femmes et des enfants, privés de l’aide humanitaire coincée aux portes de la zone assiégée. Une difficulté d'accès aux soins qui touchent également les adultes atteints de maladies cardiovasculaires, de diabètes, de problèmes rénaux et d’autres maladies chroniques et dont la situation de santé se détériore peu à peu. Et l’incertitude demeure quand à leur guérison, une sortie de crise étant pour le moment loin d’être envisagée.

L’UOSSM, qui soutient le service de soin intensif de l’hôpital Douma, ainsi que plusieurs autres organisations humanitaires sur place, mettent tout en œuvre pour faire face à ces pénuries médicales mais ces efforts sont insuffisants face au nombre toujours plus grand de victimes qui nécessitent chaque jour de traitements et de soins de santé. Nous sommes devant une crise humanitaire massive qui ne cesse de s’aggraver.

Des chiffres alarmants sur la situation médicale à Ghouta : il est temps d’agir avant qu’il ne soit trop tard !

252 personnes sont actuellement en état critique et nécessitent une intervention médicale immédiate en dehors de Ghouta. Depuis le début du conflit, 50 000 personnes ont été blessées, dont 5000 garderont des séquelles à vie et 18 000 autres ont été tuées. 40 centres de santé et plusieurs hôpitaux sont complètement détruits. Il y a une pénurie de vaccins pour la tuberculose, la rougeole et d'autres vaccins élémentaires. La rougeole qui a d'ailleurs fait une nouvelle victime pas plus tard que ce matin à la Ghouta Orientale où 25% des enfants ne sont pas vaccinés contre cette maladie extrêmement contagieuse. Le personnel et le matériel médical sont en trop faible nombre : la région manque cruellement d’ambulancier et d’outils d’anesthésie et de chirurgie.

Un chirurgien de l'UOSSM travaillant à la Ghouta déclarait : "Nous sommes submergés par toutes ces tragédies. Au sein de notre centre obstétrique, nous manquons de sutures chirurgicales, que nous empruntions jusqu'à présent à d'autres centes, mais maintenant, ils sont aussi en rupture de stock... Nous devons utilisés des sutures périmées ou en nylon pour suturer des opérations cardiaques".

Dr. Ziad Alissa, président de l'UOSSM France, a déclaré : "Nous demandons à la communauté internationale de se mobiliser pour que cesse le siège qui opprime la Ghouta et qu'un accès humanitaire sécurisé soit mis en place par l'ONU. Des milliers de vies sont en jeu. La mort de ces enfants doit nous alerter. Comme toujours, ils paient les premiers le prix de la guerre". 

Vous souhaitez agir ? Soutenez les actions médicales de l'UOSSM en #Syrie et agissez pour les enfants souffrant de malnutrition, véritable fléau dans le pays, en participant à notre premier grand dîner de gala caritatif : gala.uossm.fr

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