C’est un médecin syrien. Comme tous les médecins dans le monde, il est tenu par un serment: soigner toute personne qui nécessite des soins. Du moins est-ce ainsi dans un monde civilisé, un monde régi par des règles universelles. Mais aux yeux du régime de Damas, le médecin qui soigne des victimes des bombardements, qui soigne des combattants sans demander dans quel camps ils combattent, cet homme-là est un ennemi public. Il faut l’abattre. Et les hôpitaux, les dispensaires, il faut les détruire. Systématiquement.  Leur tort, se trouver dans des zones que le gouvernement ne contrôle plus. Un médecin mort, ce sont des centaines de gens qu’on ne peut plus soigner.
En Syrie, 150 médecins ont été tués depuis mars 2011. Dans les bombardements, par balles, lors d’exécutions sommaires ou alors victimes d’attaques chimiques (deux cas). Il y avait parmi eux trois femmes et six non Syriens.  2800 personnels de santé sont en prison dont environ 200 médecins. Le reste, des infirmiers, des secouristes, etc. Selon un rapport de Physiciens for Human Rights, PHR, 15 000 médecins ont fui la Syrie. Plus de 60% des structures de soins sont détruites ou très endommagées.
Toutes les organisations humanitaires intervenant sur place et celles habituées à gérer les crises dans le monde le disent: c’est une situation unique dans l’histoire des conflits armés même lorsque deux états sont en guerre. En Syrie, il s’agit de la destruction systématique d’un système de santé et de ses professionnels par le gouvernement même du pays. Malgré cela, les médecins continuent leur tâche, soignent, opèrent, au péril de leur vie.
Lorsque par le monde, des journalistes se font  assassiner par des régimes qui honnissent la liberté d’expression, fort heureusement les journalistes du monde entier se lèvent pour le dénoncer. En Syrie, les professionnels de santé sont pourchassés dans le silence.
A nous de nous mobiliser pour le faire savoir.

Lire aussi: L’aviation syrienne a bombardé un hôpital de fortune dans la ville d’Al Bab

Aujourd’hui en Syrie, les blessés et les médecins sont pourchassés et courent le risque d’être arrêtés et torturés par les services de sécurité. La médecine est utilisée comme une arme de persécution, » constate le Dr Marie-Pierre Allié, présidente de MSF.

Lire l’article sur le site de MSF:

Voir aussi le témoignage d’un médecin sur la répression des médecins et des blessés.

http://www.msf.fr/press/videos/syrie-interview-medecin