Alors que les bombardements reprennent dans la région d'Idleb, l'UOSSM alerte sur la probabilité d'un scénario catastrophe. La question n'est probablement plus "y aura-t-il" un assaut militaire sur la région mais bien "quand" et "comment". Laisserons-nous les trois millions d’habitants, revivre l'enfer de la Ghouta, d'Alep ou Deraa ?

Début février, les attaques sur Idleb reprennent… De nouveau, les syriens comptent les morts. De nouveau, les blessés s’accumulent dans le peu de centres de santé encore ouverts. De nouveau, l’UOSSM dénonce les bombardements qui visent directement les civils et les services médicaux. L’histoire se répète sans qu’aucune leçon n’en soit tirée.  

Les attaques s’intensifient le samedi 16 février à Hama. Le Dr. Ahmed Hamwiya, un pharmacien du village de Kalaat Al Madiq, est tué. Le même week-end, 18 personnes sont tuées en 48 heures à Khan Cheikhoun dont 8 enfants, 7 femmes et 3 hommes.

Les enfants en première ligne

Pas moins d’une semaine plus tard, le week-end du 23/24 février a de nouveau été particulièrement meurtrier pour les enfants syriens. Plusieurs d'entre eux ont été tués dans des attaques ciblées contre des civils, toujours à Khan Cheikhoun.

Au moins sept personnes ont perdu la vie, dont quatre enfants : un bébé dans le ventre de sa mère blessée, ainsi que trois jeunes garçons qui jouaient à l'extérieur. Une petite fille a également été blessée au cours d'une attaque d'artillerie, qui a tué ses deux parents.

Encerclement, siège, famine, manque d’eau, destruction des structures hospitalières et des lieux de vie : que faire pour éviter ça ?

« Les gens d’Alep, de la Ghouta orientale, de Deraa ont été transférés à Idleb. Mais maintenant, ceux qui sont à Idleb, où vont-ils aller ? Il n’y a pas d’autre Idleb », s’est interrogé Zedoun Alzoubi, directeur de l’UOSSM International.

Multi-déplacés, les habitants d’Idleb font pourtant le choix d’accorder leur confiance à la communauté internationale. Il est absolument essentiel d'éviter une bataille à grande échelle à Idleb. Ne les laissons pas à la merci des bombardements. Évitons une nouvelle fois un exode massif qui entraînerait un désastre humanitaire sans précédent. Tant de choses sont en jeu pour ces 3 millions de personnes, dont 2 millions sont dépendantes des aides humanitaires.