Le coronavirus en Syrie, peut-on imaginer pire scénario catastrophe ? C'est pourtant ce qu'il risque d'arriver. Afin de limiter les dégâts d'une prochaine épidémie, l'UOSSM se mobilise. En collaboration avec l'OMS, nos équipes ont élaboré un plan d'action sur le terrain. Centres et acteurs de la santé se préparent de nouveau au pire. 

Le rapport de l'OMS 

 

L’OMS a établi un plan d'action local pour venir en aide aux populations des provinces d’Alep et d'Idleb, afin d'accélérer rapidement le renforcement de leurs capacités en matière de prévention, de détection et de réponse rapide à la maladie du coronavirus 2019 (COVID-19).

L'OMS tient à rappeler la situation désastreuse dans le nord-ouest de la Syrie. Les bombardements se sont considérablement intensifiés depuis janvier 2020. Selon le rapport du Programme d'évaluation des besoins humanitaires des Nations unies (HNAP) sur la mobilité et les besoins mensuels pour février 2020, la violence actuelle dans le nord-ouest de la Syrie a multiplié par près de 9 le taux de déplacement mensuel depuis novembre 2019. En février, 754 078 mouvements de personnes déplacées ont été enregistrés, ce qui représente une augmentation de 119 % par rapport au mois précédent.

51 % des personnes déplacées de février sont déplacées pour la première fois, ce qui témoigne de l'impact des récentes hostilités et de l'expansion des lignes de front. Les conditions d'hébergement sont très préoccupantes, avec 47 % des déplacés qui se trouvent dans des abris d'urgence, et 15 % dans des bâtiments de mauvaise qualité.

En outre, 24 628 « rapatriés » ont été signalés dans le nord-ouest de la Syrie, dont 76 % sont revenus d’une autre région en Syrie et 24 % de l'étranger. La majorité des rapatriés à l’intérieur même de la Syrie sont retournés dans le sud-est d'Idleb. Pour autant, actuellement, aucun cas de COVID-19 n'a été signalé dans aucune région du pays.

Au vu de la situation épidémiologique actuelle dans la région avec la propagation rapide des cas dans les pays voisins, l'OMS considère que le risque global pour la Syrie est très élevé. Compte tenu du système de santé perturbé et fragile, le risque de propagation des maladies est élevé dans les provinces d’Alep et d’Idleb. 

 

Les actions de l'UOSSM

 

Afin d'éviter la catastrophe dans une région où la majorité des infrastructures sanitaires sont détruites, l'UOSSM met en place un plan de prévention : 

- Élaboration d'une ligne directrice basée sur les instructions de l'OMS, qui couvrent l'identification de la maladie et la façon de gérer les cas suspects. Une directive qui est distribuée dans tous nos centres. 

- L'UOSSM a demandé à tous les agents de santé de suivre le cours en ligne de l'OMS « Introduction aux virus respiratoires émergents, y compris les nouveaux coronavirus ».

- L'équipe technique de terrain apporte son soutien à tous les services de santé.

- Distribution de brochures d'information et d'affiches dans les centres de santé primaires sur le virus et l'hygiène.

- L'équipe technique de terrain organisera une réunion d'information et de formation pour tous les agents de santé, afin de les former à la détection des cas suspects, comment les traiter, comment les référer et comment les signaler.

- L'UOSSM collabore avec l'OMS et d'autres partenaires pour faire face à cette crise.

Partout dans le monde, la situation est particulièrement préoccupante. Plus que jamais, nous devons nous mobiliser aux côtés des plus vulnérables et faire preuve de solidarité.